Resumé des Conférences des Amis des Sciences et des Techniques
Résumé |
L’hydrogène natif, une nouvelle piste pour l’avenir : L’hydrogène gaz (ou dihydrogène) est devenu ces dernières années un sujet majeur dans le domaine de l’énergie, comme possible solution pour réduire les émissions de CO2 liées à notre consommation énergétique. La production de l’hydrogène atteint déjà un seuil important avec 60 millions de tonnes par an pour un marché d’environ 100 milliards de dollars. Mais il s’agit pour l’essentiel d’hydrogène manufacturé, fabriqué à partir d’hydrocarbures pour 96% de la production. Pour produire 1kg d’hydrogène à partir de méthane, principale source d’hydrocarbure pour l’hydrogène, 20 kg de CO2 sont relâchés dans l’atmosphère. La production d’hydrogène par électrolyse est plus vertueuse, mais son coût financier est toujours nettement plus important que sa fabrication à partir d’hydrocarbures. Il existe par ailleurs une autre source d’hydrogène propre qui pourrait devenir essentiel : l’hydrogène que notre planète fabrique depuis toujours. Cet hydrogène dit natif est connu sur Terre depuis les années 1970. Mais il s’agissait de découvertes au fond des océans dans des zones volcaniques et hydrothermales, où son exploitation est encore inenvisageable. Puis on le découvrit au milieu des continents, lors de forages à pétrole ou à eau qui, par hasard rencontraient des accumulations d’hydrogène. Par exemple, 25 puits d’exploration ont été forés au Mali, tous avec des découvertes d’hydrogène, ce qui est une première mondiale. Pour le développement futur de ces champs d’hydrogène, il est essentiel de comprendre ses conditions de formation, de migration vers d’éventuels et d’avancer méthodiquement pour évaluer raisonnablement le potentiel de récupération de cet hydrogène naturel décarboné. par Frédéric Victor Donzé, professeur à l’Université de Grenoble Alpes, département des géosciences ISTerre |